Lauren Weisberger - Vengeance en Prada

Rappelez-vous!...
Il y a dix ans, nous avons rencontré Andrea Sachs. Une jeune provinciale avec des rêves de journalisme plein la tête qui débarque à la Grosse Pomme. Elle avait décroché le rêve de toute jeune femme? un poste à Runaway, LE journal de mode! Et on connaît tous les suites de cette aventure!
Ici, nous retrouvons Andrea dix ans après sa rupture avec Miranda Priestly. Sa vie a changé. Elle vient de se marier avec le plus beau parti du gotha new-yorkais. Son ex-meilleure ennemie est devenue sa meilleure amie et associée. Elles ont créé ensemble The Plunge, un magazine haut de gamme sur le mariage. Un peu le Runaway, du mariage. Que des articles haut de gamme pour donner des idées à ceux qui peuvent pas se les payer. Un succès sur toute la ligne. Le chiffre d'affaire s'envole d'année en année.
Une vie de rêve donc. On seraittous d'accord là-dessus je pense.
Mais quand certains événements viennent changer la donne, elle se remet en question. Une grossesse pas forcément prévue mais souhaitée amène le plus de bonheur qui manquait. Cependant, lorsque Miranda Priestly commence à s'intéresser au magazine The Plunge, les ennuis commencent. Et je vous promets que ça va décoller.

Avant toute chose, laissez-moi vous préciser une petite chose pour ceux qui ont vu le film et pas lu le livre, Le Diable s'habille en Prada. La fin est totalement différente. Le livre n'a pas la happy-end du film. La rupture est définitive et le Diable reste le Diable. Je vous explique ceci parce que ce second roman reprend avec cette thématique.
On assiste dans une première partie à la vie d'Andrea. On nous la resitue et nous raconte ce qu'elle a vécu durant ces dix ans. Et je dois avouer que j'ai ressenti des longueurs à la lecture de ces 200 premières pages. Les flash-backs sont nombreux et ralentissent l'intrigue. C'est dommage parce que je trouve qu'ils n'amènent pas grand chose au fond. Puis, arrive le Diable en personne, Miranda Priestly, et avec elle une certaine tension qui font démarrer l'histoire enfin. Le petit souci est qu'on est pas loin de la moitié du livre déjà.
en lisant ce livre, on se détend, on rigole et on ne pense à rien. On ne lui demande rien de plus. Et à ce stade, il a rempli son cahier des charges. Mais quand on le compare avec le premier volume, il est un brin en dessous.
Donc une lecture agréable, et si suite il y a, je la lirai avec plaisir. Mais le souvenir ne sera pas impérissable.

Franck Thilliez - Puzzle

Cinq mois de silence. Cinq mois où je n'ai pas arrêté de lire. Mais, cinq durant lesquels j'avais besoin de revenir à la base de ma passion: la lecture. Il y a un moment où on est dépassé par ce que l'on veut faire et par ce qui nous motive. On me proposait de nombreux livres intéressants, et je disais oui. Résultats: je n'avais pas le temps de les lire, et plus le temps de lire ce que je voulais vraiment. Et plus le temps de vous en parler convenablement. Alors j'ai calmé le jeu pour me recentrer ce sur qu'est ma passion première: la lecture d'univers éparses. Et au passage je vous les fait découvrir.
Du coup, j'ai beaucoup de très belles choses dont je veux vous parler. Et ce, en commençant par ce dernier roman de Franck Thilliez. Vous savez ce que je pense de cet auteur! Et il m'a pas déçu.

Paranoïa
Vous ne connaissez certainement ce jeu. Il est réservé aux élites des gamers. Et encore, il faut le mériter. Il ne suffit pas de s'inscrire sur un site et attendre que l'on vous contacte. Vous pouvez essayer mais vous attendrez longtemps. Avec ce jeu, on ne sait jamais quand il s'arrête, et quand il commence. Ni début, ni fin.

Illan et Chloé sont tous deux des spécialistes des jeux de rôles et chasses aux trésors. Aucunes ne leur résiste. Quand ils ont entendu parler de Paranoïa, tout était dit. Il fallait qu'ils y participent et qu'ils y gagnent. La quête de la porte d'entrée fut dure et longue. Leur couple, leur complicité ne tint pas le coup. Chloé continuait seule ce qu'Illam arrêta par des raisons familiales qui le ramena sur terre, à la réalité.
    Quand Chloé revient avec l'une des portes d'entrée au jeu, il replonge dans ce monde virtuel où la réalité n'a jamais eu autant de matière. Il replonge dans l'inconnu. Il replonge dans son passé malgré lui. Mais le passé est souvent ce qu'il y a de plus effrayant. Surtout le sien propre. Nos deux joueurs doivent surtout ne jamais oublier les règles du jeu.

Règle numéro 1:"Quoi qu'il arrive, rien de ce que vous allez vivre n'est la réalité. Il s'agit d'un jeu."
Règle numéro 2:
"L'un d'entre vous va mourir."
 Fanck nous revient avec un très bon thriller.
Il laisse de côté ses deux flics, Sharko et Hennebelle, pour nous écrire un one-shot paranoïaque à souhait. Très vite, le lecteur perd les notions de réalité et jeu. Où le jeu commence? Où finit la réalité?... 
De plus, la narration en deux temps contribue à vous plonger complètement dans le flou tout le long du roman. Vous cherchez où vont Illam et Chloé, et surtout qui sont ces autres participants au jeu aussi surprenants les uns les autres. Ils nous plongent chacun à leur manière dans nos peurs les plus profondes. Ils sont simples ces personnages mais ils nous rappellent tous quelqu'un qu'on a bien connu. Une force que Franck Thilliez a développée tout au long de son oeuvre. Ses personnages sont de plus en plus forts et de plus en plus épais. De plus en plus réels. 
A travers ce roman, on sent les références cinématographiques une fois de plus. La plus grosse est bien évidemment The Game de David Fincher. Comme ce très bon film, Thilliez nous perd dans les limites du jeu. Mais surtout, il sort de ce carcan pour nous plonger dans un thriller pur et dur dans la seconde partie du roman. On arrive même dans un bon vieux slasher. Un hôpital psychiatrique abandonné, une bande de jeune, un tueur qui les massacre un par un... ou du mois en apparence. Puis, quand on est persuadé d'être sur du classique, l'auteur redistribue les rôles, et lève encore un autre rideau. Et la pièce de théâtre peut continuer. Et ce pour un final stupéfiant. Peut-être pas le plus original mais mêlé à l'ensemble du roman, c'est du très lourd encore une fois!!!! 

Finalement, Franck nous écrit un thriller à l'atmosphère poisseuse et à la paranoïa palpable. Une très bonne lecture que je vous conseille vivement!  




Madeleine Roux - Un blog trop mortel

Allez: C'est double ration d'horreur pour la plage! Et, ne vous inquiétez pas, les chroniques inédites arrivent dès la semaine prochaine! De très bons romans attendus à la rentrée vont être chroniqués!!!

Allison Hewitt est une étudiante en Lettre dans une petite université américaine. Quelle que soit la ville, elle est symbolique de la chute. La civilisation est tombée le jour où l'Infection s'est déclarée. Les Infectés ont envahi les lieux de vie et grossi leur rang. La Mort est en marche. Et la survie s'organise.
Allison est enfermée dans une librairie avec cinq autres personnes. La vague des Infestés les a surpris, et ils se sont retrouvés bloqués dans la boutique. L'histoire aurait pu s'arrêter là, comme dans tant d'autres endroits. Mais ils ont décidé de s'organiser pour essayer de s'en sortir. Et pourquoi pas trouver d'autres survivants? Malgré toute la bonne volonté et le bon esprit, Allison a besoin de décompresser. Alors elle ouvre un blog pour raconter ses journées. Un peu de normalité dans un monde de cauchemar.
A travers ses récits, elle amène un peu d'espoir aux âmes perdues dans cet océan d'horreur. Elles ne sont plus seules. Internet retrouve son essence première de rassemblement. Et, dehors, les morts continuent de se lever. Les vivants continuent de marcher vers la liberté et vers les autres.

Comme je l'ai déjà dit, c'est ma dernière très grosse surprise.
Pour être honnête, je n'attendais pas grand chose d'autre que passer un bon moment. Comme regarder une série B: On va s'amuser et l' oublier tout de suite après. Hé bien non! Là, vous avez un roman d'horreur comme on les aime.
La situation de départ est simple: les zombies sont là. On ne sait pas pourquoi, ni comment. Et, très vite, on s'en moque. Tout ce qui nous emporte est de connaître les personnage de mieux en mieux, et de découvrir leur destin. L'hypothèse de départ vous rappelle quelque chose, non? Allez... Cherchez un peu! Hé oui! Le postulat de départ est très proche des films de George A. Romero. Et ce roman puise énormément dans la mythologie de Romero. J'aurai tendance à y voir un hommage.
Surtout, la forme du blog permet une double chose. Tout d'abord, on rentre très aisément dans l'intimité des personnages. La narration de la première personne renforce cette appartenance aux survivants que ressent le lecteur. Puis, avec les commentaires des quelques internautes, on suit les pérégrinations des autres survivants. Et d'autres histoires sont racontées de façon sporadique.
Laissez-vous tenter, vous ne le regretterez pas. Promis

Patrick Graham- Retour à Redemption


Et sur la plage, c'est rigolo d'avoir peur, non? Alors celui-ci est fait pour vous!

         San Francisco est sur la faille San Andrea. A tout moment, le Big One menace d'engloutir la mégalopole dans ses entrailles. Il y existe un banc, dans un parc à égale distance d'une poubelle et d'une mare où l'onde de choc sera ressenti le moins intensément. Sur ce banc, les badauds qui se promènent ont de grandes chances de trouver Peter Shepard. Il est un des plus grands avocats d'affaire de la côte ouest des Etats-Unis. Il est redouté par ses adversaires, et ses clients remercie quelques puissances supérieures de l'avoir de leur côté. Mais, aujourd'hui, il est au téléphone, et il est détruit psychologiquement.

Ainsi, il ne fait peur à personne. Et pour cause... Au bout du fil, ses filles gazouillent. Ce sont de simples bébés mais elles ont peur. Leur maman est devant mais elle bouge plus. Le grand monsieur l'a tué. Il est parti. Elles sont seules dans la voiture dans le désert entourant Las Vegas. Peter est accablé. Il ne peut pas perdre ses filles comme ça, pas après Barbara. Elle vient de se faire tuer. Il est dans le brouillard, il ne sait pas quoi faire. D'hésitations en erreurs, le résultat tombe: elles sont mortes. En à peine 2 minutes, il a perdu sa famille... mais recouvré ses souvenirs. 
Il se rappelle d'un passé qui avait préféré disparaître de lui-même. Il avait profité d'un accident naturel pour se cacher  parmi les autres. Mais ce mauvais souvenir reflète les peines du présent. Le centre de redressement (on ne dit pas prison pour un mineur bien sûr...) de Rédemption a été son enfer. Il doit se replonger dans la douleur passée pour comprendre ces morts. E il ne fera pas la plongée seul. Ils étaient six, et ils seront six à redescendre. Chacun à sa manière...


Patrick Graham est le papa de L'évangile selon Satan et L'apocalypse selon Marie, deux romans écrits avec maestria. Il s'agit de deux romans de genre fantastique et rédigés de manière totalement décomplexée. Pas de faux semblant ou de chi-chi pour expliquer les phénomènes paranormaux ou autres. On fonce dans le tas. Il avait osé sauter à pieds joints dans un milieu qui tend à la frilosité chez les éditeurs français.
Dans ce roman, Patrick laisse un peu le fantastique de côté pour se pencher sur la détresse et les réactions humaines dans un contexte sortant du commun. Pas de monstres horriblement infernaux mais simplement des monstres effroyablement humains. Et ce sont souvent les pires comme je le dis souvent. Ce roman ne me fera pas mentir. Des adolescents sont sous la botte d'un révérend et ses gardes. Pas de sentiments, pas de libertés... Pas de vie! Ils ont seulement le droit de supporter les injures et les coups. L'auteur nous pond alors des personnages attachants. Peut-être parfois un brin stéréotypés pour certains d'entre eux mais ils contribuent tous à créer un climat de terreur, et de stress permanent. Malgré cela, vous voulez lire la suite et savoir ce qu'il s'est passé.
Patrick n'hésite pas à nous voyager entre le passé et le présent. Et aucun des deux ne se suffit à servir l'autre. Ils ont tous deux dépendants. Pas une page n'est écrit pour seulement faire le lien entre deux évènements. Tout n'est qu'un puzzle créant un tout, et la violence de certaines scènes crée la musique.

Carol Fives - Quand nous serons heureux

Dans la catégorie des romans parfaits pour la lecture estival, je vous présente aujourd'hui celui qui vous fera sourire, pleurer et plein d'autres choses. Mais toujours dans la bonne humeur!

Qui n'a jamais rêvé d'avoir une autre vie? Qui ne s'est jamais demandé ce qu'il se serait passé s'il avait agi comme ci plutôt que comme ça? Et puis, il existe aussi ceux qui se réinvente leur vie de façon à vivre des événements tragiques autrement. De façon plus sereine. Nous avons tous eu nos moments où nous nous disions que ce sera mieux quand nous serons heureux
Bienvenue donc dans cette galerie de portrait où les monstres croisent les fragiles, où les enfants ignorent les parents et les stars se mêlent à leurs fans. La vie s'écoule et se perd dans les récifs de l'inattendu. Par exemple, vous avez cet homme qui est conscient que sa femme ne l'aime que pour l'argent. Puis, vous avez cette caissière qui suit la litanie "Sourire-Bonjour-Au revoir-Merci" au détriment de son bien-être. Finalement, ne sommes-nous pas tous comme cette femme qui vous décrit sa première histoire d'amour alors qu'il est question d'un viol pur et simple? C'est-à-dire des personne se réécrivant leur passé pour se préparer un meilleur avenir.

Carole Fives nous écrit une trentaine de portrait tous plus différents les uns des autres. Vous avez des petits polars, des simples tranches de vies de personnes blessés, ou encore des textes plein d'ironie. Dans tous les cas, vous avez sous les yeux des textes pleins de talents. Elle arrive à chaque fois à vous intéresser à la vie de ces personnes. Elle parvient à vous passionner pour ces gens qui pourraient être vos voisins.
Bon! C'est vrai qu'il faudrait mieux que vous ne croisiez par certains. Comme cette femme qui a trouvé l'homme avec qui les relations sexuelles sont parfaites, sans défauts. Mais il veut la quitter. Je vous laisse deviner la suite. Et je ne suis pas sûr que vous devinerez. Et c'est là le point positif du style de Carol. En quelques pages, elle ne cesse de vous surprendre sur le destin de ces personnages. Et elle arrive à chaque fois à se renouveler. Vous ne vous ennuyez pas un instant. Enfin, il ne s'agit pas seulement de portraits, de nouvelles à la suite. Certains textes répondent à d'autres tandis que vous en avez qui jouent avec vos nerfs en vous persuadant qu'il est à rapprocher d'un précédent. Hé ben non! Puis, vous avez Vernissage qui met en scène tous les personnages croisés en un seul lieu, et Tes nouvelles qui est une mise en abîme de ce que vous venez de lire.
Alors, en à peine plus de 150 pages vous riez, vous pleurez. Vous avez peur, et êtes soulagés en un rien de temps. En 150 pages, vous rencontrez la vie tout simplement.