Maud mayeras - Hématome


Hématome
a été le livre plébiscité sur le net durant 2006-2007. J'ai une fâcheuse habitude lorsque je lis un tel plébiscite pour un livre: d'être hyper exigeant! Mais vraiment!!! Autant je ne le suis pas habituellement que dans ces cas-là, je le deviens férocement.

Premières pages: premier choc. Une narration à la première personne et au présent. Les deux ingrédients qui vont soit créer un roman de toute beauté en nous faisant ressentir la détresse du personnage principal, soit détruire ce même roman parce que l'auteur n'arrive pas à trouver les mots justes. Cette seconde hypothèse est déjà arrivé! Suit alors la première surprise: les mots sont justes au millimètres près. On se laisse entraîner dans cette quête d'identité d'Emma. Premier pari réussi.
Ensuite, Maud Mayeras prend le pari de nous entrainer sans que l'on se pose de questions. Ou du moins sans que l'on se pose les mauvaises questions. Elle essaie de disposer des pistes à droite et à gauche sans jamais trop en dire afin que notre curiosité soit toujours attisée, mais il ne faut pas qu'elle dépasse notre intérêt pour la recherche d'Emma relative à son passé.
Personnellement, elle m'a pris par la main et ne l'a lâché qu'aux tous derniers mots. Et ce pour me lâcher dans la fosse aux lions que constitue la révélation finale. Tout se déroule tranquillement sans que le lecteur ne soit heurté de rien. Le brouillard est complet, et seules quelques lueurs apparaissent de temps en temps pour que le lecteur ait envie de savoir d'où elles viennent ces lueurs.

Enfin, la pression est montée admirablement durant les 200 premières pages. Mais il va falloir conclure. Et là parfois il peut arriver que ça pêche par insolence ou par un manque de maturité. Et c'est son premier roman. Il faut être indulgent me dis-je en entamant cette dernière partie. "Fabien, elle a ton âge, c'est son premier roman. Si le soufflé retombe un peu, ça peut se comprendre..."
Que nenni! Pas besoin d'être indulgent. Le choc final est à la hauteur, et je ne m'y attendais pas une seconde. Emma en sort plus fragile mais aussi paradoxalement plus forte. La folie du psychopate a ce quelque chose qui fait que l'on y croit. Il ne fait pas partie de ces méchants qui nous plaise mais que l'on sait ne pas pouvoir recontrer au coin de la rue (Encore heureux!... ) Mais si c'est énorme, on y croit.

Par conséquent, Maud Mayeras est une très grande révélation de 2006. Un style simple et impeccable. Les flash par lesquels Emma retrouve partiellement la mémoire sont impressionnant s de réalisme. Du coup, on a les mêmes et on les voit parfaitement. Une intrigue qui nous fait frissonner et par laquelle toutes les émotions passent. Une imprécision délicieuse au niveau des lieux (la ville où tout se passe n'est jamais citée) qui laisse notre imagination sans entrave.
Vous remuez le tout, et vous avez un futur très grand écrivain. De plus, de par son jeune âge, elle a une marche de progression énorme. Donc je dois dire que j'attends le prochain avec une impatience contenue.

1 commentaire:

Nicolas a dit…

J'ai été plutôt déçu par ce roman. L'intrigue est intéressante mais sous-développée et on ne s'attache pas aux personnages. Le style de l'auteure est assez quelconque. Ca se lit bien, tout de même, mais au final rien d'inoubiable.