James Maxey - Dragonforge


      Nous avions laissé le monde en plein changement. Une ère était close, et une autre commençait. Tout le monde espérait la chute définitive du monstre qui avait projeté l'extermination du genre humain. Le fils remplaçait le père, et la paix devait remplacer la guerre. Mais tout le monde sait que les utopies ne se réalisent pas en un jour.
Nous, nous le savons. Mais nos protagonistes (Jandra, Shandrazel, Bitterwood ou encore Pierrot) le découvre. Pour eux, il suffisait de tuer le tyran saurien, Albekizan pour que les mentalités changent Mais rien n'est moins simple. Les esprits ne peuvent pas oublier ce qu'ils ont vécu de plus horrible. Le piège et la mise à mort programmée de l'espèce humaine ne s'oublient pas comme ça. Il ne suffit pas qu'un héritier se dise être le roi qui mettra fin à l'âge des rois pour que l'on laisse de côté les malheurs et le ressentiment. 
Bitterwood le sait bien. Shandrazel, lui, le découvre. Bitterwood n'est plus qu'une créature de colère qui doute du bien-fondé de sa colère. Du coup, que lui reste-t-il? Jandra a perdu Vendex, son père adoptif et mentor. Il était un dragon et, elle, une humaine. Et maintenant, elle doit trouver sa place. Entre humaine et mage, elle doit trouver le juste milieu. Mais les propriétaires originels de sa magie sont peut-être pas loin.

Voici la suite de Bitterwood paru l'année dernière. 
L'Humanité a disparu, ou du moins elle a considérablement diminué. Et l'âge des Dragons est arrivé à son apogée. Et, comme dans le précédent, James Maxey nous dévoile encore un peu plus le passé de son monde, et l'avenir du nôtre. Surtout, il change la donne ici. Dans le premier tome, il restait très centré sur Bitterwood et sa légende. Ici, il élargit son champ de point de vue en multipliant les héros. Nous avons affaire à un véritable roman collégiale. Il n'y a pas un héros, mais plusieurs qui nous racontent différents pans de la même histoire: la chute d'un rêve.
Pas une seule fois encore, l'auteur ne tombe dans le manichéen. Les bons ne sont pas sans côté sombre et sans rage incontrôlé. Et les mauvais ont leurs raisons qui nous font douter de nos propres certitudes. Tout est réglé au millimètre. Tous les événements, jusqu'au plus simple ou plus évident, sont liés entre eux. Comme une partie de réussite, les cartes se suivent et sont interdépendantes.
J'ai été vraiment séduit par ce roman. Et ce malgré un début un peu lent mais très vite il récupère la donne.

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