"Je m'appelle Thomas Zigler. Je ne peux vous dire que peu de choses de votre avenir. Tout ce que je peux vous révéler est la chose suivante: le 18 décembre 2010, une catastrophe scientifique s'est déclenchée. Les différentes expériences sur la nanotechnologie ont abouti au même résultat. Les nanovirus se sont répandus plus vite que la pire épidémie de grippe et nous nous sommes vite retrouvés avec des organes dévorés et perdus. La conditions humaine est différente aujourd'hui. Bienvenue dans la zone est.
C'est chez moi. J'ai toujours vécu ici avant le jour J. Et j'y suis resté. Les autorités ont vite construit un mur... pour notre protection paraît-il. J'en pense pas grand chose, je me contente de faire mon travail. Je vole les souvenirs des gens que l'on me désigne. Et je les livre à mes commanditaires. C'est simple et bien payé. Et c'est d'autant facilité avec les divers implants qui remplacent nos organes dévoré par le virus.
Une vie simple... Enfin... Jusqu'à cette mission où j'ai vu... ou j'ai cru voir... une humaine sans implants. Entière... comme épargnée par le virus. Est-ce vraiment possible?... En tout cas, ceux qui sont à mes trousses ont l'air de prendre cela au sérieux."
Après ses polars menés avec maestria, Marin Ledun a voulu quelque chose de nouveau. En tant que lecteur, je suis toujours pour. Mais (oui il y a un mais...) il faut faire attention. Ce n'est pas si simple de changer de genre prédilection. Parfois, la chute est douloureuse.
Ici, il nous arrive avec un roman d'anticipation dans la droite lignée d'un Philip K. Dick. On y retrouve cet esprit de paranoïa où chacun semble vous observer et vous surveiller. Une paranoïa aidée par les progrès technologiques. Mais, Marin y rajoute sa touche personnelle: le mercantilisme et le marketing agressif. Il nous plonge dans un univers crédible et pas si lointain de nous. Une cité où la publicité est personnalisée à la personne qui va la recevoir. Mais ne serait-ce pas ce qu'il se passe sur internet aujourd'hui?... Quand je vous dis que ce n'est pas si loin.
Et puis, Marin nous pond surtout un roman où le suspens est roi. Écrit à la première personne, nous plongeons tête la première dans l'existence de Thomas Zigler. Il est un simple élément de la vie post-nanoaccident. Il fait son travail c'est tout. Et puis, un événement lui fait repenser toute sa vie, et celle de ses concitoyens. Par ce simple ressort dramatique, l'auteur parvient à nous faire réfléchir à notre situation actuelle.
Donc Marin Ledun a réussi son pari avec brio. Et on a faim de lire un autre changement de registre de Marin.
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