Thomas Hedouin - Les fleurs du Marais

La seine est un des fleuves les plus capricieux de France. De tous temps, les parisiens ont voulu l'emprisonner et le modeler à leur façon. Et le résultat est que Paris est le fruit des libertés de la Seine et pas l'inverse. Ce soir, la Seine se transforme en scène pour un artiste d'un autre genre. du genre nature morte. Il s'agit d'un flic, déguisé en Elton John. Il est mort, suspendu au pont et atrocement défiguré. Une musique baigne la scène d'une atmosphère lugubre. Le décor est planté.
Et il va se répéter quatre fois. C'est écrit. C'est prévu. Fruits d'une implacable vengeance, ces meurtres sont l'aboutissement d'un plan mûrement réfléchi. Ce plan, c'est ce que doit comprendre Mona Cabriole. Elle doit trouver la réponse à plusieurs questions: à quoi riment ces travestissements? Que cherchent à faire comprendre les coupables? Qu'ont pu bien faire ces flics?
Elle va commencer une enquête qui va la mener dans les bas-fonds des quartiers du Marais. Antre du respect de l'autre et hymne à la différence, le quatrième arrondissement réserve bien des surprises à notre journaliste.

Les fleurs du Marais est un des premiers tomes des aventures de notre journaliste préférée. Les graines sont déjà semées pour devenir ce que l'on connaît. Dès ses débuts, les personnages sont hauts en couleur et plein de bonnes choses de promises. Et les promesses sont tenus avec ce roman. Les méandres du Courant 93 vont amener Mona au bord d'une douce folie où l'autre rencontre le soi dans une danse hystérique.
Dans un premier tiers, j'ai trouvé une certaine systématisation dans le traitement des personnages, notamment des flics. Puis, ils s'épaississent pour donner un double sens à leur envie et à leurs buts, avoués ou non. Aucun des protagonistes de ce roman n'est vraiment ce qu'il paraît être. Et c'est un sacré défi. Donc, des petites maladresses dans le traitement de certaines scènes mais un roman d'honnête facture.

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