Peter Godman - Hitler et le Vatican

Eugenio Pacelli naît à Rome en 1876, et 63 ans plus tard il devient pape sous le nom de Pie XII. Voilà, la biographie de cet homme pourrait se résumer à cette phrase pour un non-catholique. "Pourrait" parce que les choses sont plus compliquées. Il a été élu pape par ses pairs durant une période trouble de l'Europe: la seconde Guerre mondiale. Et surtout, il était le souverain pontife durant le règne des régimes nazis et fascistes. Justement, il a longtemps été accusé de neutralité criminelle envers es régimes et leurs atrocités. Qu'en est-il vraiment?
La vérité est qu'il a suivi les directives mises en place par son prédécesseur, Pie XI. Tout a toujours été contrôlé par les administrations du Vatican. Il faut enquêter et se renseigner sur le nazisme mais ne pas trop s'engager. Ils ont signé un concordat avec le Reich. Les nazis n'ont cessé de le bafouer dès la signature, mais le Vatican a continué d'y croire et s'est basé dessus pour l'ensemble de ses relations diplomatiques avec Hitler. Il fallait ne pas se laisser faire mais ne pas trop s'exprimer contre. Et puis les antisémites existaient au sien du Clergé. Et ils étaient tout de même un certain nombre. Un rapport a été écrit par des Jésuites, tout y était recensé. Mais jamais les descendants des inquisiteurs ne se sont exprimés sur ce rapport. Et ce n'est qu'un exemple. Pie XI a condamné en privé jusque sur son lit de mort, mais s'est tu en public. Pie XII a suivi le schéma: il a agit subtilement en privé, mais en tant que chef d'Etat, il est resté neutre.

Le Vatican et Hitler ont eu une relation des plus troubles durant la seconde guerre mondiale. On a souvent parlé de Pie XII comme du pape d'Hitler. On a dit que s'il ne soutenait pas forcément les idées du dictateur, il ne voulait pas les condamner pour autant. Voilà pour les poncifs du genre. La réalité est plus complexes. Elle est le fruit d'un subtil jeu de compromis entre la politique et les idées personnels. Mais dans des circonstances si graves, avons-nous vraiment le droit d'épargner autant la réputation de l'Etat que l'on dirige? Il vaut peut-être mieux prendre des positions plus franches de façon à bien se marquer de ces régimes haineux et meurtriers.
Peter Goldman ne donne pas ici son avis: il est historien pas journaliste. En effet, on lit ici un ouvrage d'historien, et on y trouve les défauts inhérents à ce genre d'ouvrage. Beaucoup d'informations dans tous les sens. du coup, le lecteur est vite perdu dans la masse. Et le tout est un peu lourd dans le style. L'auteur n'a pas cherché à romancer. Il a simplement synthétisé les documents qu'il avait à sa portée: les archives inédites du Vatican. Il l'a très bien fait. J'ai appris beaucoup de choses, mais je faisais des pauses parce que la lecture s'avérait parfois un peu longue.
A lire donc si vous vous intéressez à l'Histoire.


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