Antoine Chainas - Aime-moi, Casanova


Le jeu de carte qu'est la vie est truqué du début à la fin. La donne est choisie par dieu sait qui, et il en est de même du déroulement de la partie. Milo Rojevic en est persuadé. Alors il va à la pioche le plus souvent possible, il en est malade. Il est ce qu'on appellerait un nymphomane compulsif maladif même pas honteux. Mais surtout, Milo, dit Casanova entre autres surnoms, est flic à Paris. Enfin, il l'est parce que présent sur le listing. Son implication s'arrête là. Il fait équipe avec un saint, un chevalier des temps modernes prêt à secourir la veuve et l'orphelin: Giovanni. Leur tandem est un peu la belle et la bête. Seulement, que devient la bête lorsque la belle disparaît? L'ignare quand passe à trépas l'érudit?... Milo se pose cette question quand vient à disparaître de la circulation son coéquipier. Et encore plus quand son commissaire lui intime l'ordre de retrouver Giovanni. Comme alors l'alternance des phases de bonne volonté et celles de relâchement de Casanova qui lutte contre son malaise et son mal. Et malgré tout, on ressent une fétide odeur qui nous fait penser que ce flic accroc au sexe n'est pas le plus pourri dans la maison Poulaga.

Lorsque j'ai fermé ce livre, j'ai pas pu m'empêcher de penser au roman de Marin Ledun, Modus Operandi. En effet, j'y ai retrouvé ce côté poisseux que j'affectionne. Je m'explique. En lisant Aime-moi Casanova, j'avais l'impression de vivre l'aventure et de pouvoir la toucher. Une atmosphère épaisse et poisseuse m'enveloppait et ne voulait pas me lâcher. Et il fallait que je le continue malgré son aspect dépressif et glauque. Pourquoi? Parce que c'est la magie des grands auteurs: ils vous alpaguent et même si ce que vous lisez vous met mal à l'aise, il faut continuer. Aucune capacité alors à prendre du recul et vous prenez tout en pleine tête en direct. C'est une expérience que je souhaite à tous lecteurs. Je vous conseille vivement ce roman d'Antoine Chainas. Les personnages, tant principaux que secondaires, sont très bien travaillés et passionnants. Rien n'est laissé au hasard. Les personnages (je devrais dire le bestiaire) que nous décrit Antoine Chainas nous repoussent et nous dégoûtent mais nous attirent. Et ce tout simplement parce qu'ils sont décrits avec talent et discernement. Vous avez ce boucher violent et parlant un argot typiquement incompréhensible, une mère psychorigide et psychiatre se servant de son enfant comme garde du corps. Et je vous en passe. Et le tout baigne dans une atmosphère irréelle et on se demande à chaque page si on ne rêve pas.
Une découverte que je vous conseille!!!

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Si vous avez aimé Casanova, essayez Versus, c'est encore bien plus fort !

Unknown a dit…

J'ai lu Versus également. Une pépite! J'attends le prochain qui j'espère va vite arrivé! Courant avril je crois...

Anonyme a dit…

Il est effectivement annoncé couran avril.