Marin Ledun - Le Cinquième Clandestin

La rue Mouffetard est une rue parisienne vivante. Étroite, et proche du quartier étudiant, vous y trouverez sans mal un petit resto pour vous sustenter. Indien, chinois ou traditionnel, vous avez le choix. Je peux même vous conseiller un très bon pakistanais pas cher. Mais ce quartier a une vie parallèle, comme pas mal de quartiers du centre parisien. Et en exemple de cette vie dans l'ombre, il y a la mort de cette jeune femme noire avec un bébé dans les bars. Le petit a survécu mais la chute fatale a peu attiré les regards du quidam. Nul ne veut voir la tristesse des petites gens.
Mona Cabriole, elle, a le regard attiré par cette accident, ou ce suicide. Que vraiment penser? Son rédacteur en chef pense que quelque chose est pas clair, Mona découvre quelque chose qui se trame dans les ombres du Panthéon. La capitale grouille de clandestins, de ces personnes entrées illégalement en France dans l'espoir dans un Eldorado. Mais elles tombent souvent entre les mains d'hommes qui usent de leur influence et de leur situation pour leur faire ce qu'ils veulent. Ils quittent un Enfer pour entrer dans un autre moins civilisé. Et Mona Cabriole va entrer dans cet enfer pour comprendre pourquoi l'Eden promis n'est jamais arrivé. Quand l'argent dirige le Monde...

Le cinquième clandestin est le premier roman de la série Mona Cabriole que j'ai lu. Et ce avec une certaine curiosité. En effet, depuis quelques années, ce genre de séries à la sauce Pulps fleurit. Nous pouvons citer notamment le Club Van Helsing des éditions Baleine. Là on touche au polar et à la ville de Paris. Chaque arrondissement a son tome, et son enquête.
Marin Ledun nous parle ici d'un thème qui le touche particulièrement. La misère humaine et ses dérivés les plus sordides. On parle ici notamment d'esclavage moderne. Le sujet est dur, et tomber dans le misérabilisme peut être une chose facile. Pourtant, Marin ne tombe pas dans ce piège. Il nous pond un roman intense en seulement 160pages. Ce sont les règles du jeu. Par conséquent, tout va très vite. Du suicide de la jeune femme à la solution dans la douleur, l'attention du lecteur est épinglée et n'est relâchée à aucun moment. On retrouve la patte de Marin et ses sujets de prédilections. Un style sec, sans fioritures pour un thème des plus prenants. Il n'y a rien à dire de plus.
Ah si! Lisez le! Et continuez sur votre lancée en prenant les autres tomes de la série. Moi, personnellement, j'ai continué avec celui d'Antoine Chainas. Je vous en parle vite.