Voir une innocence souillée, c'est douloureux pour tous. Mais quand vous avez vécu une chose similaire, je peux vous assurer que la douleur est plus intense. Pour vous en convaincre, il vous suffirait de discuter avec Lucy. Plus jeune, elle a été un freak que l'on rencontrait dans les cirques itinérants. Les baraques à monstres. Elle était la Grosse Dame. Par conséquent, elle a connu la solitude paradoxale des monstres. Visités par des centaines de quidams, elle reste seule. Et cette solitude maladive peut conduire à deux résultats: l'altruisme et l'amour immodéré de l'autre par souci de reconnaissance, ou l'amour de la mort de l'autre par souci de vengeance. Lucy a choisi le premier chemin.
Et cet amour l'a envahi lorsqu'elle a vu cette petite fille tatouée entièrement d'écailles de poissons. Des pieds à al tête. Une personne a fait d'elle volontairement un monstre. Pour comprendre le pourquoi, il faut répondre à la question du qui. qui ets cette jeune fille? Mais son silence ne facilite pas les choses.
Seconde sélection de février pour le prix Polar du livre de Poche (avec les 1001 vies de Billy Milligan), ce polar est une plongée dans le monde des freaks. Vous prenez une intro angoissante. Vous saupoudrez de détresse et courage humains, vous glissez au four d'une plume féminine. et vous obtenez un excellent roman noir. Il y a certes quelques passages qui traînent en longueur. Mais c'est véritablement le seul défaut majeur. Mais un défaut important.
Toutefois il regorge de qualités tant au niveau du fond que de la forme. Les points positifs découlent notamment de l'alternance entre le passé et le présent. La découverte de la mémoire de la jeune fille passe nécessairement par les souvenirs de Lucie. Tout ets lié. Et ce parce que les sentiments se répètent, se mêlent et ne forment plus qu'un seul maelström identitaire. Les mots sont utilisés de telle sorte à créer une atmosphère palpable et poisseuses.
Les personnages possèdent une épaisseur psychologique qui apparaît de façon crescendo tout au long du romanb. Ils se construisent d'eux même à travers leurs maux, et les mots de l'auteurs. Pour tout vous avouer, j'ai eu à un moment l'impression de lire un roman d'Andréa H.Japp. Et c'est signe de qualité pour moi, je peux vous le dire.
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