Romain Sardou - Une seconde avant Noël

       C'est Noël dans quelques jours. Je vous faire un petit cadeau et vous révéler un secret: celui du Père Noël! Écoutez-moi!... 

Dans l'Angleterre victorienne, la belle époque ne l'est pas pour tous. Au sein des grandes villes industrialisées, les enfants sont au même titre que les adultes des forçats du travail. Il y en a peu qui survivent à ce régime. Parmi eux, Harold Gui veut devenir ramoneur. Ce n'est pas particulièrement un rêve d'enfant puisqu'il s'agit d'un travail difficile et éprouvant. Nous sommes loin des petits ramoneurs souriants de Mary Poppins. C'est tout simplement plus simple de faire travailler des enfants dans ce domaine vu leur petite carrure.

Harold, lui, il veut travailler pour pouvoir quitter l'orphelinat de la terrible Miss Parrott. Les châtiments y sont corporels, et il est beaucoup plus heureux depuis qu'il a rejoint Le Falou dans la rue. Le Falou qui lui a appris à lire, et à compter comme peu d'enfants à cette époque. Seulement, voilà, il existe des moments où le destin vous tourne le dos. Et c'est un de ces instants que vit notre petit garçon de neuf ans. Et pourtant, il arrive où ce qui semble le plus triste n'est qu'un étape pour un meilleur devenir...

En cette période de grosse chaleur, je me suis dit que ce livre et sa lecture me dépayserait. En effet, une vague de fraîcheur et de nostalgie nous emporte. Romain Sardou nous écrit un conte Noël dans la plus pure tradition des histoires écrites par Charles Dickens (Conte de Noël, Oliver Twist...). La dure réalité enfantine rejoint le rêve et la magie propre aux enfants. Ici, il nous est conté la genèse du Père Noël. Et Romain Sardou a eu la bonne idée de faire de ce gros bonhomme rouge à la barbe blanche un garçon espiègle et malin de neuf ans. Le tout nous donne on conte où votre esprit d'enfant ressort immanquablement. Vous vivez l'histoire comme un spectateur impatient de découvrir la suite. Et toute la mythologie propre à ce personnage est expliqué: des rennes volants à sa parenté avec St Nicolas en passant par le fait qu'il réussisse à faire toutes les maisons en une journée.

En lisant ce conte, vous passez de la joie (jusqu'à rire des facéties des lutins) à la peine (j'ai eu des frissons plus d'une fois). L'auteur nous certifie de son talent ici de façon indéniable. Mon conseil est simple: vous le lisez à vos enfants le soir du 24 décembre, et découvrez-le ainsi avec eux. L'esprit de fête sera là, et la soirée sera assurément bonne. Ou lisez-le dès aujourd'hui, et relisez-le ensemble à la veillée de Noël.