Neil Gaiman et Coraline


Le 10 juin est sorti au cinéma le nouveau film d'animation d'Henry Selick qui n'est autre que le papa de l'Étrange Noël de Mr Jack (avec Tim Burton bien évidemment ;-) ). Ce nouveau film n'est autre que l'adaptation du roman Coraline de Neil Gaiman. Ce mariage d'un auteur de talent et d'un magicien de l'image est attendu par les fans. Quel va être le résultat? On verra ça sur les grands écrans.
Pour le moment, je tiens à vous parler du roman originel, et de son adaptation BD par l'auteur et P.Craig Russel (sortie ce mois-ci aux éditions Au Diable Vauvert). Commençons donc par la base: le roman...
Un roman pour jeunes, ou presque
Coraline est une petite fille de dix ans qui vient d'emménager dans une nouvelle maison. En plus d'elle et ses parents, cet immeuble regroupe trois autres appartements. Au dessus vivent un vieux monsieur qui dit avoir un orchestre de souris, et deux sœurs qui prétendent être des actrices connues à la retraite.

Et puis, il y a l'appartement vide qui intrigue tant la petite Coraline. Et il y a cette porte condamnée qui reliait jadis ce mystérieux appartement à celui de ses parents. Cédant à la curiosité et à l'ennui, notre petite fille l'ouvre cette porte. Elle donne... sur un mur de brique. Et si elle donnait en réalité sur un autre monde où tout serait à explorer. Une aubaine pour notre aventurière en herbe. Et ce quitte à faire de mauvaises rencontres?...


Neil Gaiman nous écrit un conte de fée, résolument moderne. Il est ici question d'un livre écrit pour les petits de façon intelligente: ils ne sont pas pris pour des abrutis. Tout va plus vite à notre époque, et il faut en tenir compte lorsqu'on raconte une histoire à nos bambins. Et la magie peut très bien fonctionner dans un contexte moins naïf. L'auteur l'a bien compris. De ce fait, les grands se laisseront transporter dans ce monde où les apparences sont souvent trompeuses. Finalement, ce conte est écrit dans la plus pure tradition narrative des contes de fées: aucune lourdeur ou style excessif. Lisez ce livre pour votre plaisir. Puis lisez-le à votre enfant et il vous en sera reconnaissant. Vous serez surpris de remarquer qu'il a tout compris du chemin de la petit Coraline malgré son jeune âge.


La mise en image d'un conte


La difficulté de l'adaptation d'un roman, et quelqu'elle soit, est de sortir de la seule imagination de l'auteur originel et d'y apporter sa propre touche. C'est la problématique de toute adaptation. Il faut ici écrire un scénario fidèle à la trame de base tout en respectant les spécificités du roman. Là, un premier écueil est éviter parce que le scénariste du comics (BD américaine) est Neil Gaiman lui-même. Et pour le dessin, nous avons affaire à P. Craig Russel. Ce n'est pas un nouveau dans l'industrie du comics, ou bien même sur le plan du travail avec Neil. Il a déjà adapté Les mystères du meurtre, nouvelle du même Neil Gaiman. Et plus anciennement, il a travaillé sur Sandman, importante saga dessinée de notre magicien des mots.

Ici, il nous bluffe en prônant une approche réaliste de l'histoire Alors que le roman nous ballade dans les rêves et les cauchemars en laissant nos esprits sur le bas-côtés de la logique, le graphic novel (ou roman graphique) borne notre esprit à contempler un monde réel qui nous tend la main. Et la peur en sort grandi parce qu'on se prend à imaginer que ça pourrait arriver.

De la même façon qu'avec Les mystères..., Craig Russel s'approprie totalement le récit de son ami pour en donner sa version. C'est le talent.


Ce que je vous conseille donc c'est de lire ces deux œuvres. Je ne suis pas encore vu le film de Sellick, mais n'hésitez pas non plus. Jusqu'à aujourd'hui, ces films étaient très bien. Donc là, avec ce matériel déjà très bon, il ne peut que réussir son coup.


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