Laissez-moi vous conter l'histoire d'un homme... l'histoire d'un peuple... L'histoire d'une ville. L'homme est Arnaud Etanyol, à la fois bastaix, agent de change puis condamné par l'inquisition. Le peuple est le peuple catalan, un peuple fier de ce qu'il a et qui n'en veut pas forcément plus. Un peuple bon. La ville est la plus noble et la plus imposante de l'Espagne d'alors. Tellement présente au sein du royaume ibérique qu'elle possède ses propres règles.
Il est dit que tout serf qui aura passé un an et un jour au sein de Barcelone sera un espagnol et un barcelonais libre. Pas forcément riche mais libre, s'il le demande. Estanyol le sait. Lorsque son seigneur viole sa femme le jour des noces en usant de son droit. Qu'il lui vole cette même femme par ego. Et qu'il enferme son fils, Arnaud et le laisse mourir. Il prend la décison de réagir. sauve son fils et se rend à Barcelone pour y tenir un an et un jour. Une periode qui sera dure même s'ils la passent auprès de sa soeur, et longue. Mais c'est le début de l'histoire d'amour entre Arnaud Estanyol et Barcelone. Entre nous, lecteurs, et le peuple de Barcelone. Parce que ce livre est bien cela: une histoire d'amour qui se construit au grés des événements que se déroulent durant cette ère médiévale troublée. La peste, les conquêtes et trahisons royales, les lapidations de juifs et la montée en puissance des juifs sont des exemples des barrières qui existent entre le peuple de Barcelone et la paix des âmes. Mais cette paix ils la trouvent auprès de la Cathédrale de la mer, auprès de Santa Maria del Mar. C'est une église construite par le peuple et pour le peuple.
Et cet édifice religieux est le point d'ancre du roman. A chaque fois, Arnaud Estanyol y revient à un moment ou à un autre. Il y retrouve sa mère, la Vierge, quand il déplore n'avoir pas connu sa véritable mère. Il y a son premier emploi quand son père est tué pour avoir demandé à manger. Il en finance une bonne partie de la construction lorsqu'il devient riche. Et le roman s'y clôt. La boucle est bouclée.
Ildefonso Falcones nous livre là son premier roman qu'il a écrit alors qu'il continuait son travail d'avocat. Une heure par jour, le matin, il écrivait des mots pour y raconter son histoire. Et il nous narre cette partie de l'Histoire médiévale avec énormément de talent. Le style est très fluide et très agréable. Nous n'assistons pas à un cours de plus de 600 pages. Loin de là. Il nous raconte les événements le plus simplement du monde. Du coup, ses personnages sont crédibles et nous tirent les larmes ou les rires. C'est selon.
Je suis véritablement tombé amoureux de ce roman, et de ce style. Je l'installe au panthéon des auteurs de ce genre littérairequ'est la fresque romanesque.
Laissez-vous tenter. Vous me suivrez dans mon avis. J'en suis sûr. Puis vous enchaînerez avec Les révoltés de Cordoue comme je l'ai en projet.
1 commentaire:
Bonjour,
J'ai lu des commentaires très élogieux de ce roman quand il est sorti en librairie mais, pour ma part, je n'ai pas accroché du tout. Je pensais trouver un univers comparable à celui d'un Ken Follett dans Les piliers de la terre, par exemple. J'ai trouvé les personnages un peu caricaturaux et la succesion des évènements tragiques manque de crédibilité... Généralement je suis plutôt bon public quand il s'agit de romans historiques, mais je n'étais peut-être pas dans une bonne période pour lire celui-ci.
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