Caryl Férey - Zulu

On parle de plus en plus de l'adaptation de Zulu par Jérôme Salle, réalisateur de Largo Winch I & II et d'Anthony Zimmer notamment. Adaptation dont l'auteur lui-même a dit tant de bien sur sa page facebook, et avec notamment Orlando Bloom et Djimon Hounsou (Amistad, Blood Diamond...). J'ai eu envie de relire ce roman qui m'avait laissé un très bon souvenir.

Ali, Brian et Dan sont trois flics qui luttent contre la violence urbaine dans l'Afrique du sud post-Apartheid. Tous les opposent.
Ali est zoulou, issu d'un quartier où il était parqué avec sa famille. Étant opposant au régime, son père a été torturé ainsi que son frère aîné. Lui, il n'est lui-même pas sorti indemne. Avocat, il est devenu flic lors de la reconstruction de la force judiciaire.
Brian fait partie de ces blancs anti-apartheid œuvrant dans l'ombre. Il était détective privé, spécialisé dans les recherches des opposants disparus. Ali est venu le chercher comme bras droit. Il a accepté, espérant pouvoir changer les choses de l'intérieur. Et éviter que les erreurs passées se répètent.
Dan, est enfin le jeune flic naïf. Celui qui apprend la rigueur de la vie dans une douce utopie. Il apprend très vite, trop vite... Trop tard.
Ces trois-là se retrouvent à enquêter sur un meurtre, puis un second du même acabit. Des meurtres où les choses ne sont pas ce qu'elles ont l'air d'être. Ajoutez-y une pincée de trafic de drogue, et une cuillerée de relents passéistes. Vous obtiendrez un chef d'œuvre du polar moderne.

Je pèse mes mots. Ce livre est excellent sur tous les points. Les personnages sont très bien dessinés, et aucun ne correspond au stéréotype qu'il est censé représenter. Le naïf ne l'est pas tant que ça, et le roc insensible cache des démons du passé invincibles. Ce polar est violent, mais seulement parce que l'histoire et le décor le sont tout autant. En effet, l'Afrique du sud d'aujourd'hui n'est pas le pays d'Eden. Il n'est pas ce paradis légal dont l'on aurait pu rêver avec l'élection de Mandela. Le passé a laissé des traces indélébiles. Les luttes internes entre opposants ont été aussi meurtrières que la répression du pouvoir blanc. Et la violence des blancs a trouvé une réponse dans l'opiniâtreté des noirs. Chaos et conflits ne se sont que déplacés, et ils existent toujours. L'apartheid n'est plus légal, mais il reste social. Et Caryl Férey le décrit parfaitement ici.
Il s'agit également d'un polar très bien mené au niveau du style et de l'intrigue. A tambour battant. On n'a pas le temps de réfléchir ou de respirer. Je vous le conseille véritablement. On passe un excellent moment de lecture.
Ce roman a reçu lors de sa sortie le Grand Prix de littérature policière 2008, ainsi que le trophée 813 du meilleur polar français 2008.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Caryl Férey est un grand qui commence à trouver le public. C'est tout le mal qu'on lui souhaite.

Unknown a dit…

Pour être franc, j'en avais beaucoup entendu parler. Mais maintenant, j'ai envie de lire les autres.
ZULU est vraiment mon gros coup de cœur de 2008